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Le blog des Wagons St.Branchs 37

Description des Wagons, salle de théâtre, en Touraine : 3 anciens wagons SNCF soudés , salle pouvant contenir une petite centaine de spectateurs. Créé par Thierry Tchang Tchong et Anne-marie Renault au début des années 2000, ce lieu du spectacle vivant reçoit tous les mois des spectacles d'artistes professionnels, et se veut aussi et surtout un lieu de rencontres et d'échanges culturels.

LUNDI 4 AVRIL 2016

LUNDI 4 AVRIL 2016
LUNDI 4 AVRIL 2016
LUNDI 4 AVRIL 2016

DÉSIRÉ ET MARGUERITE

C’était aux Wagons St Branchs, dimanche 3 Avril, en matinée.

Salle archi comble. Public tous âges.

Décor : une toile peinte représentant un bistrot des années 30. Une table ronde, des verres, une bouteille.

Sur le praticable côté cour, l’accordéoniste, Désiré, pantalon rayé, chemise blanche, petit gilet noir, foulard rouge d’apache autour du cou, moustache et gapette, aux pieds, de magnifiques pompes blanches de marlou.

Désiré, c’est Serge Rigolet.

Il joue l’intro.

Marguerite entre en scène, longue jupe noire, corsage blanc, veste noire, petit béret.

Elle brandit une partition : « 3 sous !!! »

Marguerite, c’est Catherine Raynaud.

Et en route pour un florilège de chansons réalistes de 1900 aux années 40.

Damia, Fréhel, Marie Dubas, Piaf seront de la partie.

La première, c’est ‘’La loi des amants’’

Catherine Raynaud y impose d’emblée son air canaille, son chant de brumes.

On est dans le mélodrame des années 30, avec des chansons qui font partie de notre mémoire collective, notre patrimoine, ces chansons qui, presque toujours, nous parlent d’amours brisées, de Destin vache, de coups de surins sournois dans le noir d’une ruelle.

On pense à Casque d’or-Signoret, à ce pauvre Manda-Reggiani, à Aristide Bruant.

Sur la scène, un porte-manteau-perroquet où sont accrochés divers chapeaux qui serviront à Marguerite pour changer de personnage.

Quand Marguerite se change, derrière le paravent, Désiré nous fait un petit topo édifiant et pince sans rire des goualantes de ces années-là.

Quand Marguerite-Catherine entonne ‘’Mon amant de Saint Jean’’, le public, en chœur, reprend, doucement, mais sûrement, au refrain.

On danse la java avec ‘’Quand c’est lui’ (J’l‘ai dans la peau !)

Plus tard, Marguerite moquera son Désiré avec ‘’Tel qu’il est’’ (‘’C’est un vrai gringalet/Mais je l’ai-ai-meu !

N’oublions pas ‘’La bague à Jules’’, créée par Patachou et superbement interprétée par Catherine.

Et Milord !

La très belle chanson de Moustaki écrite pour Piaf.

Catherine Raynaud n’imite pas, elle a sa propre personnalité d’interprète. Elle fait sienne cette chanson de houle et de rade, de filles perdues.

Elle a parfois, physiquement et dans les intonations, quelque chose de la très grande Christine Sèvres, l’épouse de Ferrat, trop vite oubliée.

‘’La chanson de la Butte’’, ‘’Simone’’ de Mac Orlan (‘’Simone aimait les matelots/Les matelots aiment qui les aime’’)

Le chagrin, la peine, les amours contrariées, tout y passe.

Et le ‘’tango stupéfiant’’ de Marie Dubas, où Catherine, en véritable clown, fait crouler de rires le public.

Serge Rigolet, élégant, souple, aérien, virtuose à l’accordéon, Catherine Raynaud, qui, à elle seule nous a fait revivre toutes ces grandes dames (souvent malheureuses) de la chanson réaliste.

Ils saluent tous deux sous les ovations d’un public heureux et conquis.

C’était, grâce à ces deux grands artistes, une magnifique matinée aux Wagons St Branchs.

Saluons au passage le travail efficace et discret des bénévoles qui œuvrent pour que vive longtemps ce lieu magique.

CHAPEAU ,DONC !!!

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